Dans moins de 48 h, les Sénégalais iront aux urnes pour choisir le président de la république pour les Cinq ans à venir. On se demande, qui entre Sonko, Me Niang, Pr Sall, M. Seck et le président sortant M. Sall occupera le poste tant convoité de président de la république du Sénégal ?
S’agissant du critère d’âge, Ousmane Sonko de Pasteef, est assurément le plus jeune des 5 candidats. Né le 15 juillet 1974 à Thiès (44ans), Ousmane Sonko serait de père Casamançais et de mère Waalo-Waalo. Titulaire d’une maîtrise en droit public et d’un DEA en finances publiques et fiscalité, il est lauréat de l’ENAM (Section : Impôts et Domaines). Il est également titulaire d’un master-2 en Gestion et Finances publiques. Il a servi l’Etat en qualité d’Inspecteur des Impôts et Domaines et a dirigé le Syndicat Autonome des Agents des Impôts et Domaines(SAID) dont il fut le premier secrétaire général national de 2005 à 2012. Il fut radié de la Fonction publique en août 2016 pour manquements au devoir de réserve. Il crée son cabinet ATLAS dont il commençait à oublier le nom à cause-peut-être- de l’épisode tumultueux des 94 milliards de francs détournés qu’il avait imputé au directeur des Impôts. Une accusation qui semble avoir un effet boomerang, d’autant que l’accusateur M. Sonko est devenu un accusé. Sonko, qui avait bien démarré son lancement politique, s’est vite essoufflé, compte tenu de son manque d’expérience et de maturité politique. Présenté au départ, comme un populiste anticonformiste et antisystème, il finit par être pris dans son propre piège. Refusant de prendre Karim Wade au téléphone, arguant qu’il serait issu du système qu’il prétend combattre, Sonko est finalement tombé sous le charme d’un des pères fondateurs du système, Me Abdoulaye Wade. Après la phase fatidique du parrainage, un autre ténor du système, Pierre Goudiabi Atépa rejoint la Coalition Sonko-2019 et en devient l’un des soutiens financiers.
Son erreur de communication la plus grave est la dénonciation outrancière du contrat d’exploitation du Gaz, entre la Mauritanie et le Sénégal. En campagne, mardi dernier dans la zone du Nord (Axe Dagana, Richard-Toll, Rosso), Sonko reproche au président sortant« d’avoir pris 50% de notre gaz pour le distribuer à la Mauritanie qui refuse de nous donner pourtant 50m3 d’eau…Il est temps de mettre fin à la mainmise des étrangers sur nos ressources », avait-il protesté. Cette déclaration a suscité le courroux et l’inquiétude chez nos voisins du Nord, au point que des quotidiens mauritaniens et la communauté maure résidant au Sénégal, ont déploré la gravité de telles déclarations, susceptibles de provoquer des incidents diplomatiques entre les deux pays frères, liés par le sang, l’histoire et la géographie. En réalité, personne ne peut dire-scientifiquement- à l’heure qu’il est, quel est le pourcentage de gaz que possèderait l’un ou l’autre des deux pays de cette ressource commune ?
C’est pourquoi, la sagesse et le pragmatisme édictaient le partage équitable et égalitaire, tout en introduisant une clause permettant de réévaluer et de réviser le contrat de manière périodique. Sonko s’élimine de cette course par son manque de maturité notoire.
Me Madické Niang, né en 1953 serait avec le Pr Elhadj Issa Sall du PUR, les doyens d’âge de cette élection. Avocat de profession, Me Niang a occupé des fonctions ministérielles sous Wade (Justice et Affaires étrangères). Affable, taquin, mais courtois, Me Madické, que personne ne donne gagnant dans cette course est pourtant le candidat qui aura réalisé, dans un laps de temps, les performances les plus remarquables, en termes d’audience. Parti le dernier, il parvient à franchir le cap du parrainage et faire partie des 5 majors. Son profil attirera, sans nul doute, l’attention du prochain président.
Pr El Hadj Issa Sall, docteur en informatique, il est président-fondateur de l’Université privée du Sahel. Le candidat du PUR est l’un des concurrents qui aura retenu l’attention des Sénégalais, par la modération de son discours et sa posture républicaine. Méconnu jusqu’à maintenant du grand public, cet universitaire de haut niveau, fait désormais partie de la classe politique sénégalaise qui compte.
Idrissa Seck et le candidat Macky Sallappartiennent à la même classe d’âge (Nés en 1959 pour le premier et en 1961 pour le second). Cayorien de père et de mère, Idrissa Seck est Wolof bon teint. Macky Sall en revanche, est issu d’une famille Toucouleur, mais est né à Fatick, en milieu, Sérère et wolof (Le Sine et le Saloum). Il parle trois grandes langues nationales : le Poulaar, le Sérère et le Wolof.
Au niveau des études supérieures, Idrissa Seck, a fréquenté l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales de Paris(HEC), puis les Sciences PO avant de bénéficier d’un programme de bourses Parvin Followship de l’Université de Princeton aux USA. Seulement, Google ne lui signale aucun diplôme universitaire, hormis le baccalauréat. C’est, peut-être, l’homme qui n’achève jamais ses projets. Empressement ou manque de rigueur ? Ses détracteurs disent : les deux à la fois.
Titulaire du bac, Macky Sall, après la licence et la maîtrise a fréquenté l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Dakar, d’où il sort diplômé.
Il fréquente l’Ecole supérieure nationale du pétrole et des moteurs de Paris, parcours sanctionné par un diplôme de fin d’études. Ingénieur géologue, l’homme de Ndouloumadji dame le pion à Idrissa Seck au niveau des études universitaires.
Quant à leurs parcours professionnels, l’on note que M. Seck aurait été recruté comme auditeur au célèbre Cabinet PricewaterhouseCoopers. Il devient ministre du Commerce dans le gouvernement de feu Habib Thiam, Directeur de Cabinet et Ministre d’Etat et Premier ministre sous le régime Wade, dont il a été le directeur de campagne en 2000. Sa séparation douloureuse avec son mentor Wade l’avait conduit à sortir ses fameux