L’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Mankeur Ndiaye, est décidément pris dans le piège du quitus du Conseil de sécurité des Nations Unies pour « acter » la proposition de sa nomination comme représentant du secrétaire général des Nations unies en République Centrafricaine avec rang de secrétaire général adjoint de l’organisation. Selon des sources diplomatiques autorisées consultées par Confidentiel Afrique, sa désignation devra passer par le filtre de la troïka des 5 puissances (Chine, USA, France, Royaume-Uni et Russie) siégeant au Conseil permanent des NU. Dakar s’était empressé de jubiler par voie officielle de son ministère des Affaires Étrangères alors que le processus d’entériner la proposition de Antoniô Guterres suivait son cours. Retour sur un empressement diplomatique qui relance la lancinante question des bons codes de la machine diplomatique sénégalaise.
Après les revers diplomatiques cinglants à la présidence de la Commission de l’Union africaine et de l’UEMOA, le Sénégal est en mauvaise posture pour s’adjuger le poste de Représentant des Nations Unies en République centrafricaine que veut confier le Secrétaire Général des NU, Antònio Guterres au diplomate sénégalais et ancien ministre des Affaires Étrangères, M. Mankeur NDIAYE. Selon des sources diplomatiques crédibles contactées par Confidentiel Afrique, le diplomate Mankeur NDIAYE n’a pas reçu la notification officielle du titre de Représentant permanent des Nations Unies en RCA. Des sources ont révélé à Confidentiel Afrique, que l’ancien patron de la diplomatie sénégalaise a été simplement proposé par le Secrétaire Général des NU, Antònio Guterres.
« Sa proposition n’a aucun caractère officiel et devra faire l’objet de discussions au sein des 15 États membres du Conseil de sécurité avant d’atterrir sur la table de la troïka du 5 majeur. Cette validation doit être précédée par des procédures internes » commente un haut fonctionnaire des Nations Unies.
Sur le gril d’une nomination officielle
Un autre caillou dans la chaussure du ministre Mankeur NDIAYE qui devra patienter d’ici fin mars 2019 après le cap du quitus. Dakar avait mal géré ce dossier décembre dernier avec un empressement et une légèreté extrême. Le ministre Sidiki KABA avait l’on se rappelle vite jubilé en félicitant le « nouveau promu » et mis en relief le dynamisme de la diplomatie sénégalaise. En clair, cette posture diplomatique à la va-vite traduit une certaine naïveté et méconnaissance des procédures de validation en amont dans l’écosystème des Nations Unies. Dakar a-t-il « grillé » sans le savoir l’ancien ministre Mankeur NDIAYE. À priori, le mandat du prédécesseur de Mankeur NDIAYE à ce poste à Bangui (République centrafricaine) devrait arriver à terme fin février prochain.
D’ici à cette date, la proposition d’Antònio Guterres devrait passer devant le Conseil de sécurité pour validation. « Beaucoup d’éléments d’appréciation devront pris en compte dans ce genre de nominations » confirme un diplomate international. Sur le plan géostratégique, le regard de la Russie va beaucoup peser sur le dossier de nomination officielle de Mankeur NDIAYE. Moscou pousse des pions sur l’échiquier politique centrafricain avec des visées diplomatiques et économiques de plus en plus fortes depuis deux années.
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