Le Conseil constitutionnel a arrêté la liste provisoire des candidats à la prochaine présidentielle à 5, recalant ainsi les candidatures de Karim Wade et Khalifa Sall. Comme motifs soulevés pour invalider les candidatures des personnalités citées ci-dessus, les «7 Sages» ont invoqué les condamnations de ces derniers à des peines d’emprisonnement de plus de 5 ans ferme. Ce qui leur aurait fait perdre leur qualité d’électeur, conformément aux articles L.27, L.31, et L.57 du Code électoral.
La liste provisoire des candidats à la présidentielle de février prochain est connue. Le Conseil constitutionnel a publié ladite liste, tôt le matin d’hier, lundi 14 janvier, validant les candidatures du président sortant, Macky Sall, d’Idrissa Seck, d’Issa Sall, d’Ousmane Sonko et enfin de Madické Niang. Quid alors des candidatures de Khalifa Sall et de Karim Wade qui avaient tenu en haleine le pays, depuis un moment? Elles ont tout bonnement été invalidées par les «7 Sages». Comme raisons, Pape Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel et compagnie semblent s’appuyer sur les condamnations des deux candidats. En effet, concernant le cas du candidat de la coalition “Karim 2019“, les «7 Sages» ont brandi L.57 du Code électoral, en son alinéa premier, qui dispose qu’il faut être électeur pour faire acte de candidature.
En fait, le fils de l’ancien président Wade avait été éjecté des listes par les services de la Direction générale des élections (Dge) à cause de sa condamnation pour 6 ans ferme par la Crei. Autres motifs soulevés par le Conseil constitutionnel, les articles L.27 et L.31 du Code électoral combinés, qui fixent les conditions à remplir pour figurer sur les listes électorales. Encore une fois, l’absence de Karim Wade sur les listes à cause de sa peine revient. A cela s’ajoute, selon Pape Oumar Sakho et compagnie, que dans l’extrait du Casier judiciaire produit par Karim Wade, il y a été mentionné ladite condamnation du 23 mars 2015, à 6 ans ferme, pour enrichissement illicite. Pour toutes ces considérations, sans oublier celle relative à l’absence de numéro de carte d’électeur dans le dossier de candidature, les «7 Sages» ont décidé que «la candidature de Karim Meïssa Wade doit être déclarée irrecevable».
Concernant les motifs de l’irrecevabilité de la candidature de Khalifa Sall, les membres du Conseil constitutionnel ont tout d’abord fait état de l’arrêt n°454 rendu le 30 août 2018, par la Cour d’appel de Dakar condamnant Khalifa Sall, pour faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans des documents administratifs, etc, à une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme. Tout en admettant que le pourvoi en cassation en matière pénale a un caractère suspensif pour empêcher l’exécution de l’arrêt de la Cour d’appel, les «7 Sages» trouvent tout de même qu’en l’espèce, l’arrêt du rejet n°001 rendu, le 3 janvier 2018, par la Cour suprême qui leur a été transmis par le Procureur général près ladite cour, a pour effet de rendre exécutoire l’arrêt de la Cour d’appel. Ils estiment que ledit arrêt de la Cour d’appel conserve son caractère exécutoire «tant que la décision de la Cour suprême n’est pas rétractée».
Enfonçant le clou, les membres du Conseil constitutionnel, s’appuyant toujours sur l’arrêt de la Cour d’appel du 30 août 2018, confirmé par la Cour suprême le 3 janvier dernier, estiment que le candidat de la coalition “Taxawu Senegaal ak Khalifa Sall“ ne peut plus se prévaloir de la qualité d’électeur. Pour eux, il perd de facto cette qualité d’électeur en vertu des articles L.27 et L.31 du Code électoral. Qui plus, dès lors qu’il n’est pas électeur, poursuivent-ils, il ne peut pas faire acte de candidature à l’élection présidentielle sur la base de L.57. Par conséquent, ils ont tout bonnement déclaré irrecevable ladite candidature.
SudOnLine