En sa séance du 18 décembre 2018, l’Assemblée nationale a voté la Loi n° 2012-22 portant ‘’Code de Transparence dans la Gestion des Finances publiques’’, laquelle Loi a été promulguée par le Président de la République le 27 décembre 2012. Cette loi s’inscrivait dans le cadre de l’application de la Directive n° 1/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009 portant. 
  Au point 6 (6.3) de l’annexe à cette loi, il est précisé ce qui suit : « L’information régulière du public sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux économiques, sociaux et financiers, est organisée dans un souci de pédagogie de d’objectivité, notamment après le débat sur les orientations budgétaires. La presse, les partenaires sociaux et d’une façon générale tous les acteurs de la société civile sont encouragés à participer à la diffusion des informations ainsi qu’au débat public sur la gouvernance et la gestion des finances publiques. » 
  Pour revenir à l’annexe, le point 7 (7.3) précise : « Des sanctions, prononcées dans le respect des règles de l’Etat de droit, sont prévues à l’encontre de tous ceux qui, élus ou agents publics, ont violé les règles régissant les deniers publics.  La non dénonciation à la justice de toute infraction à ces règles par un agent public qui en aurait eu connaissance est sanctionnée pénalement. » 
  Donc, nous avons non seulement droit à une information régulière sur la gouvernance et la gestion des finances publiques, mais nous sommes encouragés à contribuer à sa large diffusion et à prendre part au débat public. C’est même pratiquement une obligation pour les élus et les agents publics, de dénoncer en justice, toute infraction aux règles régissant les deniers publics.  C’est dans cet esprit que je publie mes contributions, trente ans au moins avant la Directive de l’UEMOA. Contributions qui m’ont valu, et continuent de me valoir les injures les plus grotesques mais que je prends heureusement, pour quantité négligeable. 
  Nous sommes tous interpellés aujourd’hui par cette affaire de 94 milliards, comme par de nombreuses autres reléguées trop facilement dans l’oubli. Le président de PASTEF, Ousmane Sonko a, au cours d’une conférence de presse, accusé gravement le Directeur des Domaines et responsable politique APR à Louga M. Oumar Diallo, de forte implication dans un détournement de 94 milliards de francs, tout en précisant qu’il n’en était pas à son coup d’essai. M. Sonko ne s’était pas arrêté d’ailleurs en si bon chemin : il avait porté l’affaire devant le Procureur de la République, l’Inspection générale d’Etat (IGE) et l’OFNAC. Plus de deux mois après, l’accusé comme la justice et les organes de contrôle se murent dans un silence assourdissant. C’est, finalement, le président du Groupe ‘’Avenir Communication’’, M. Madiambal Diagne, ami déclaré et revendiqué du couple présidentiel qui, invité à l’émission  de ‘’Jury du Dimanche’’ de ‘’I-Radio’’ du 30 décembre 2018 par M. Mamoudou Ibra Kane, qui ouvre les hostilités, en décrochant les premières salves contre le président de PASTEF. Considérant qu’en réponse, M. Sonko l’a couvert d’injures à l’occasion d’un meeting aux Parcelles Assainies, il revient à la charge et se lâche dans un long texte publié dans son quotidien et repris par de nombreux sites, portant sur le président de PASTEF des accusations particulièrement graves. Invité de Papa Ngagne Ndiaye à ‘’Faram Facc’’ du mercredi 9 janvier 2019, il tape encore plus fort sur Ousmane Sonko et lance : ‘’Bakk na Njaag’’, ‘’laal na lalaake’’. Comme pour dire qu’il a commis l’erreur de trop, a touché à l’intouchable, et annonce qu’il l’enfoncera davantage dans les prochains jours. 
  C’est donc le président de PASTEF qui l’a sorti de sa réserve, si réserve il y avait. N’attendait-il pas plutôt le moment le plus opportun pour porter ses graves accusations ? Sommes-nous assez naïfs pour croire qu’il n’allait rien dire si le président Ousmane Sonko n’avait pas répondu à ses premières salves en le traitant de ‘’mercenaire’’ ? Ces questions méritent quand même d’être posées. Je ne m’attarde pas sur les accusations qui sont sur la place publique. Par contre, je me pose des questions sur les investigations ciblées de M. Diagne. Pourquoi s’est-il arrêté en si bon chemin après tout ce qu’il sait désormais sur cette affaire de 94 milliards ? A Papa Ngagne Ndiaye qui lui demandait pourquoi M. Mamour Diallo n’avait pas porté plainte, il répondit, en joignant le geste à la parole : ‘’C’est son affaire’’. Pourquoi n’est-il pas allé jusqu’au bout de ses investigations pour nous permettre d’en avoir le cœur plus net sur toute cette affaire ? Les personnes mises en cause (M. Oumar Diallo et bien d’autres citées par M. Sonko) l’ont-elles été injustement ? Si oui, pourquoi n’ont-elles pas porté plainte ? S’il se trouve qu’elles sont impliquées dans l’affaire – ce qui est probablement le cas –, pourquoi le Président-politicien, son Ministre de la Justice et son Procureur de la République ont-ils choisi de garder un silence lourd devant cette affaire gravissime dont personne ne doute plus désormais de l’existence ? C’était vraiment l’occasion rêvée pour faire établir, par la justice, la duplicité supposée du président de PASTEF et de le discréditer à jamais ! Je poserai les mêmes au journaliste dit d’investigations qui s’est vite saisi de cette affaire et veut nous enfermer dans les seules accusations contre le potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle. Nous refusons cette camisole de force, parce que le Sénégal est un petit village, et nous savons qui est qui. 
  Un passage du texte du journaliste dit d’investigations m’a intrigué et en a sûrement intrigué plus d’un. C’est celui-ci : « Par ailleurs, Ousmane Sonko devait aussi ignorer que le mandataire des héritiers du TF 1451/R, Djibril Dial, était venu me solliciter pour que je l’aide auprès de certaines autorités de l’Etat pour faire avancer le dossier. J’avais catégoriquement exclu toute idée de commissions, contrairement à Ousmane Sonko qui, lui, réclamait 12% des montants qui seraient payés. » 
  Donc, en tant que patron de presse, il a une certaine influence sur certaines autorités de l’Etat ! D’où lui viendrait cette influence ? Une telle phrase ne sera jamais prononcée par le patron de presse d’un pays sérieux. En outre, sommes-nous obligés de croire qu’il avait exclu toute idée de commissions ? Nous n’avons quand même pas oublié cette affaire de 200 millions dont les protagonistes étaient le président Wade, son Ministre de l’Environnement d’alors Thierno Lo et lui-même ! Affaire qui, le 10 janvier 2010, a alimenté la ‘’Une’’ de pratiquement tous les quotidiens de la place de l’époque. Certains d’entre eux faisaient même état de confrontation, devant le vieux président prédateur, entre le ministre et le journaliste, le premier confirmant lui avoir remis les millions, le second de lui rétorquer de montrer la décharge. Cette affaire ne pouvait quand même pas être le fruit de l’imagination des Sénégalais, fût-elle fertile ! Il suffit de cliquer sur GOOGLE pour avoir mille versions sur cette affaire rocambolesque de 200 millions. Il y a aussi qu’un compatriote, haut fonctionnaire qui a été au cœur de l’administration pendant au moins trois décennies avec qui j’échangeais sur les accusations de M. Diagne me répondit : « J’avoue que je n’ai pas lu  parce que son rédacteur fait partie de la presse servile et que lui-même n’a qu’à dire pourquoi il a quitté le métier de greffier. » 
  Je me garderai de rappeler ici les mots amènes que M. Baba Tandian a prononcés à son endroit, après un voyage qu’ils auraient effectué ensemble en Chine. C’était dans une longue interview publiée par les sites ‘’xalimasn’’ et ‘’leral.net’’ le 11 février 2011. Ne sachant pas ce qui opposait réellement les deux hommes – ils ne devaient pas beaucoup s’estimer –, je me garde de citer ici les propos de M. Tandian. 
  Que notre journaliste di…