Au moment où l’exécutif fait face à des décisions économiques impopulaires et où les spéculations sur des tensions au sommet de l’État s’amplifient, le Pastef a choisi la démonstration de force. Ce samedi 8 novembre, le parti au pouvoir a transformé l’esplanade du parking du stade Léopold-Sédar-Senghor en une marée humaine. Des dizaines de milliers de militants, venus parfois de très loin, ont afflué pour réaffirmer leur soutien au Premier ministre Ousmane Sonko et à la coalition qui dirige le pays depuis dix-huit mois.
Dans les allées bondées, les drapeaux rouge et vert flottaient au rythme des chants patriotiques. « Parce que beaucoup de gens disent que la jeunesse a délaissé ce parti, nous avons pris la décision de rassembler à nouveau tous les patriotes pour en montrer la force et prouver que ce n’est pas vrai », explique Cheikh Diop, militant, heureux de voir une foule compacte occuper tout le périmètre du stade.
Sonko attaque l’ancien régime
Face à la foule, Ousmane Sonko a livré un discours offensif, revenant sur la dette cachée découverte l’an dernier et sur la situation financière « critique » du pays. Il met directement en cause l’ancien président Macky Sall et son parti, l’Alliance pour la République (APR).
« Tous nos maux, aujourd’hui, viennent de l’APR, de son président et du régime passé. C’est une formation qui n’a plus droit de cité et qui doit même être dissoute car il s’agit d’un parti criminel », a lancé le Premier ministre.
Sonko est allé plus loin encore, estimant que la justice devra passer. « On devrait signer un décret pour dissoudre ce parti, pour ne pas que ses membres se mettent à parler à longueur de journée après tout le mal qu’ils ont fait aux Sénégalais ! »
Il prévient également que les efforts à venir seront nécessaires pour redresser les finances publiques.
Faire taire les rumeurs de divisions
Alors que certains médias évoquent des frictions entre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye, plusieurs militants tentent d’éteindre la polémique. « Ce sont les oiseaux de mauvais augure qui affirment cela car en pratique, nous, nous ne voyons aucun problème entre Ousmane Sonko et le chef de l’État. Jamais. Ils ont toujours été ensemble et sont de véritables amis », affirme Amaya Ndour, venu apporter son soutien.
Pourtant, lors du meeting, Sonko a confirmé sans le nommer le limogeage du ministre de l’Environnement Abdourahmane Diouf, qu’il accuse d’être à l’origine de ces rumeurs internes au sommet de l’État.
Entre offensive politique contre l’ancien régime et clarification de sa relation avec le président Diomaye Faye, ce meeting avait un objectif clair : reprendre le contrôle du narratif politique et réaffirmer la cohésion du camp au pouvoir.