Un développement majeur est intervenu ce samedi dans le dossier des dépouilles d’otages détenues dans la bande de Gaza. Israël a annoncé que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge un corps présenté comme étant celui de Hadar Goldin, lieutenant de la brigade Givati, tué le 1er août 2014 lors de l’opération « Bordure Protectrice » et dont la dépouille était retenue depuis plus de dix ans.
Selon des sources du mouvement palestinien, le corps aurait été localisé dans la région de Rafah. La crédibilité de l’annonce est renforcée par la visite, dans la soirée, du chef d’état-major israélien Eyal Zamir au domicile de la famille Goldin. « Tant que ce n’est pas définitif, ce n’est pas fini », a réagi un représentant de la famille, qui appelle à la prudence malgré l’espoir suscité.
Cette restitution intervient dans un contexte de fortes pressions internationales, notamment de la Maison Blanche, qui aurait conditionné un accord concernant environ 150 combattants du Hamas encerclés à Rafah à la remise du corps de l’officier. Quatre autres dépouilles d’otages restent détenues à Gaza. Le Hamas réclame un passage sécurisé pour certains de ses hommes, une demande qu’Israël refuse publiquement, tout en laissant entrevoir une possible concession.
L’enjeu dépasse le cas Goldin : cet échange pourrait ouvrir la seconde phase du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre. L’arrivée à Tel-Aviv lundi des émissaires américains Witkoff et Kushner laisse entrevoir de nouveaux développements.
Depuis le début des échanges de prisonniers, le Hamas a libéré les 20 derniers otages vivants en contrepartie de près de 2 000 prisonniers palestiniens, et remis 23 dépouilles parmi les 28 encore détenues, dont des Israéliens, un Népalais, un Tanzanien et un Thaïlandais.
Parallèlement, la situation humanitaire reste critique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pas un seul hôpital n’est pleinement fonctionnel à Gaza. Plus de 16 000 patients nécessitent une évacuation médicale d’urgence.
« À l’heure actuelle, pas un seul hôpital à Gaza n’est pleinement opérationnel… 16 000 patients doivent être évacués. Pas demain, pas la semaine prochaine, mais aujourd’hui », a déclaré Chikwe Ihekweazu, responsable des opérations d’urgence de l’OMS, depuis Rafah.
L’organisation appelle à la réouverture immédiate du point de passage de Rafah vers l’Égypte, seule voie permettant l’acheminement des soins urgents et du matériel médical vital.