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Dossier Prodac : le parquet déterre de nouveaux soupçons et cite des noms lourds

Dossier Prodac : le parquet déterre de nouveaux soupçons et cite des noms lourds

Selon Libération, un nouveau rebondissement majeur vient secouer le dossier tentaculaire du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Alors que le parquet financier était attendu sur un réquisitoire définitif marquant la fin de l’instruction, c’est finalement un supplétif – un acte de poursuite complémentaire – qui a été transmis au président du Collège des juges d’instruction. Un geste rare, lourd de conséquences, qui relance une affaire déjà explosive.

 D’après les informations du quotidien, une troisième personne, Pape Malick Ndour, ancien coordonnateur du Prodac, a été interpellée hier par la Division des investigations criminelles (Dic) sur délégation du juge d’instruction. Ce dernier l’a placé sous le régime de la garde à vue pour association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics et blanchiment de capitaux.

 

 

Un dossier né d’une enquête de l’IGF
 Pour rappel, le scandale du Prodac trouve son origine dans un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF), suivi d’une information judiciaire ouverte au Pool financier. Le 11 novembre 2024, Mamina Daffé, ancien coordonnateur du programme, et Ibrahima Cissé, gérant de la société Tida, avaient été placés sous mandat de dépôt pour des faits d’escroquerie sur les deniers publics, de faux et usage de faux en écritures privées de banque, ainsi que de blanchiment de capitaux.

 

Le 6 janvier 2025, une expertise financière avait été confiée au cabinet Adr. Mais à la surprise générale, après la clôture de l’instruction, le parquet n’a pas rendu le réquisitoire définitif attendu. Sur la base du rapport d’expertise, il a plutôt choisi de déposer un supplétif autrement dit, de demander l’élargissement des poursuites et de nouvelles investigations.

 

 

Un réseau d’accusations en cascade
 Ce supplétif vise directement Pape Malick Ndour, mais aussi Khadim Ba, patron de Locafrique, déjà incarcéré dans une autre affaire douanière. Le parquet a demandé non seulement leur inculpation et leur placement sous mandat de dépôt, mais aussi une interdiction de sortie du territoire national pour l’actuel responsable régional des cadres de l’Apr.

 

Les accusations reposent notamment sur un virement suspect de 2,7 milliards de francs CFA effectué à la société Green 2000, sur la base de factures pro forma — sans preuve tangible de la livraison du matériel prévu pour le projet agricole.

 

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Le parquet soupçonne aussi un second virement colossal de 16,8 milliards de francs CFA vers la même société israélienne, dont les dirigeants ont pris la fuite. Faute de justification économique solide, ce transfert alimente les soupçons de blanchiment et de rétrocommissions.

 

Des noms lourds cités
Toujours selon Libération, le parquet a expressément demandé au juge d’enquêter sur d’éventuelles rétrocommissions entre plusieurs protagonistes : Khadim Ba et Mame Mbaye Niang, ancien ministre de la Jeunesse ; Mamina Daffé et Ibrahima Cissé ;

Ibrahima Cissé et Mame Mbaye Niang.
Par ailleurs, une confrontation directe entre Mamina Daffé et Ibrahima Cissé a été requise, les magistrats ayant relevé de graves contradictions dans leurs déclarations respectives.


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