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Manipulation médiatique : Israël et la fabrication d’un récit religieux autour du conflit soudanais

Manipulation médiatique : Israël et la fabrication d’un récit religieux autour du conflit soudanais

Au Soudan, de nouvelles images confirment la crainte d’une amplification des exactions massives contre les civils. Le 28 octobre, la coordination des comités de résistance d’El-Fasher a annoncé officiellement la mort du dernier soldat qui défendait la ville face aux paramilitaires. Des accusations de nettoyage ethnique et d’exécutions massives visant les Forces de soutien rapide (FSR) se multiplient depuis la chute de la ville, après plus de 600 jours de siège. Au moins 400 civils auraient été tués, selon plusieurs sources locales.

Ces exécutions filmées semblent avoir été minutieusement orchestrées et diffusées pour attirer l’attention internationale. Fait troublant : dès le lendemain de la prise d’El-Fasher, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu annonçait la reprise des bombardements sur Gaza.

Selon plusieurs analystes, ces vidéos pourraient avoir été utilisées pour influencer l’opinion publique mondiale, en détournant l’attention du conflit à Gaza vers celui du Soudan. Certains comptes militants pro-israéliens ont en effet relayé ces images, présentées comme une preuve de violences interreligieuses.

Or, sur le terrain, 99 % des victimes sont musulmanes, selon des organisations de défense des droits humains. Malgré cela, plusieurs influenceurs ont diffusé la vidéo d’une femme exécutée, en affirmant qu’elle était chrétienne et ciblée pour sa foi, ce que les sources locales démentent catégoriquement.


Parmi les figures relayant cette narration, l’ancien député français Meyer Habib a publié un message affirmant : « Cette femme chrétienne soudanaise va être abattue avec ses trois enfants dans quelques minutes. » Jean Messiha, personnalité médiatique, a également amplifié cette version en déclarant :« Des arabo-musulmans soudanais terrorisent une mère chrétienne et ses enfants. »

Ces affirmations ont été contredites par plusieurs journalistes et chercheurs spécialisés sur le Soudan, qui dénoncent une manipulation visant à créer un angle religieux dans un conflit qui, jusqu’ici, est avant tout politique, militaire et ethnique. Parce que dans le camp des accusés il y  a bel et bien des chrétiens.

Selon des sources diplomatiques régionales, certains relais médiatiques étrangers chercheraient à imposer ce récit pour brouiller la lecture du conflit et déplacer les responsabilités des crimes commis par les groupes armés locaux.

Dans ce contexte, il est essentiel de rappeler que la désinformation contribue à la polarisation et retarde l’issue des négociations humanitaires. Aux Africains et à l’opinion internationale : la vigilance est de mise. L’enjeu n’est pas d’accuser un peuple, mais de comprendre les intérêts géopolitiques qui instrumentalisent les tragédies humaines.



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