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Nécrologie – Ndèye Fatou Tounkara : la lionne socialiste s’est éteinte, le Sénégal perd une légende

Nécrologie – Ndèye Fatou Tounkara : la lionne socialiste s’est éteinte, le Sénégal perd une légende

Dakar, le 29 juin 2025. Le Sénégal a subi une perte bien plus grande qu’une simple activiste politique. C’est un chapitre de l’histoire qui se clôt. Une voix. Un souvenir. Un esprit généreux et audacieux. Ndèye Fatou Tounkara, aussi connue sous le nom de Lionne socialiste, a quitté ce monde pour rejoindre Dieu ce dimanche, à l’âge de 72 ans. Un impact, une rupture, un gouffre inestimable.

 

Une militante politique depuis l’ère des pionniers. 

 

Elle a participé à toutes les luttes de la gauche sénégalaise. Depuis les années 1970, elle se distingue au sein du MJUPS (Mouvement des Jeunes de l’Union Progressiste Sénégalaise), puis du Parti Socialiste, où elle s’affirme comme une personnalité éminente du Comité central. Pour elle, la politique n’était pas une profession ou une manigance : c’était un dévouement profond. Une confiance dans les principes. Une rareté en matière de rigueur morale. La capacité à exprimer des vérités, même difficiles, à quiconque — qu’il s’agisse d’alliés ou d’adversaires. Une probité qui mettrait au défi la plupart des politiciens actuels.

 

Titre de la championne du Sénégal, elle est dévouée au service de la République. 

 

Avant de se lancer dans la politique, elle s’est distinguée dans le monde du sport : elle a été couronnée championne du Sénégal en lancer du poids et du disque, représentant l’ASFO. Un orgueil national. Par la suite, elle occupe le poste de professeure de lettres, puis celui de Chargée de mission auprès du Premier ministre Habib Thiam. Elle est également devenue adjointe au maire de Dakar, où elle entretient un lien solide et durable avec Khalifa Sall. Une femme de dossier, de terrain, qui a de l’impact.

 

Une femme authentique, intègre, d’une noblesse exceptionnelle. 

 

Elle n’avait pas besoin de projecteur ou de rôle pour être reconnue. Tandis que d’autres luttaient pour des postes, elle se fondait dans une noblesse innée, privilégiant la grandeur de l’ombre à celle du compromis lumineux. Sa philosophie : « Luma nit gënë soxla ma baayéé koko » — autrement dit, ce qui dépasse les nécessités humaines, nous le confions à Dieu. Elle ne trichait jamais, ne flattait jamais, et vantait les mérites de sa famille mieux qu’un griot professionnel. Sa dévotion, sa courtoisie, son respect pour les traditions et les personnes âgées suscitaient l’admiration.

 

Une voix qui dépassait les frontières partisanes. 

 

Lors de l’élection présidentielle de 1983, sa brève apparition à la télévision de trois minutes a même ébloui le redoutable adversaire de l’époque, Me Abdoulaye Wade, qui a un moment souhaité la voir à ses côtés. Il est évident que son charisme et ses discours transcendaient les divisions.

 

Un deuil pour sa famille, son parti politique et son pays. 

 

Le 30 juin à Hamo 6, suivi de son inhumation à Yoff, le dernier adieu à son corps a été marqué par un profond recueillement. Le pays lui doit un hommage qui reflète sa grandeur. Mame Abdoulaye Tounkara, cousin de la défunte, partage un récit déchirant et souligne combien elle fut pour lui une alliée politique de grande valeur. Khalifa Sall, le Maire, touché au cœur, a rendu un hommage chargé de sincérité et d’émotion. Que tu reposes en paix, noble dame. Tu as mené une vie digne, servi avec fidélité et exprimé avec précision. Tu nous laisses un héritage, un modèle, une torche à porter.

 

 

Que Dieu t’accueille au Paradis Firdaws.

« Allahoumma ighfirlaha warhamha »


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