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L’ancien juge Deme à Ousmane Sonko : « Nous avons choisi la République qui n’a pas vocation à faire taire »

L’ancien juge Deme à Ousmane Sonko : « Nous avons choisi la République qui n’a pas vocation à faire taire »

L’ancien juge Ibrahima Hamidou Deme a vivement réagi aux récentes déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, tenues devant la diaspora sénégalaise en Chine.

« Combien de temps encore allons-nous faire semblant de ne pas entendre la voix d’un homme qui, dans ses fonctions régaliennes, parle et agit comme un chef de clan, rêvant tout haut d’un pouvoir dictatorial ? » s’interroge le président du parti « Etic » (Ensemble pour le travail, l’intégrité et la citoyenneté).

L’ancien magistrat rappelle qu’il y a à peine deux mois, devant la représentation nationale, Ousmane Sonko affirmait qu’il allait « s’impliquer personnellement » pour faire taire des chroniqueurs jugés trop critiques. « Hier encore, il a franchi le rubicon en déclarant que si tu étais président de la République, certaines personnes ne parleraient plus », constate Hamidou Deme. Pour lui, « ces propos du Premier ministre devant les Sénégalais basés en Chine ne sont ni des lapsus ni des excès de langage, mais les mots d’un homme qui ne supporte ni la contradiction, ni la critique, ni la liberté d’expression. »

Une série de menaces contre la liberté et la démocratie, selon Deme
Ces déclarations ne sont pas isolées, souligne Hamidou Deme, qui y voit l’ajout à « une longue série de menaces et d’attaques contre l’opposition, la presse, la société civile, les institutions ; en somme, contre la liberté et la démocratie. »

L’ancien juge assène : « Chaque mot que tu prononces, chaque promesse que tu formules, chaque menace que tu profères révèle ce que tu es vraiment : un dictateur en puissance, dissimulant de moins en moins son projet de gouvernance totalitaire. »

Il conclut son réquisitoire par une mise au point ferme : « Tu dis vouloir « effacer » les voix discordantes. Mais tu dois savoir que nous avons choisi la République. Et la République n’a pas vocation à faire taire. Elle protège la liberté d’expression. Elle garantit la coexistence des opinions, même les plus critiques. Elle encadre cette liberté et, en cas d’abus, en confie la sanction à l’autorité judiciaire. »


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