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Multiservice des Baux Maraîchers : Ibrahima Diallo accusé d’un vol de 7 millions… puis relaxé

Multiservice des Baux Maraîchers : Ibrahima Diallo accusé d’un vol de 7 millions… puis relaxé

L’affaire avait fait grand bruit dans le tumulte quotidien de la gare des Baux Maraîchers : un vol spectaculaire de 6,94 millions de francs CFA en espèces, assorti d’un téléphone portable et d’un portefeuille. En mars 2025, la gérante d’un multiservice, Seynabou Sy, criait au scandale. Elle pointait du doigt un ancien employé des lieux, Ibrahima Diallo, rapidement présenté comme l’un des cerveaux présumés du coup. Près de quatre mois plus tard, le tribunal a finalement prononcé la relaxe du jeune homme.
 
Une affaire née d’un instant d’inattention
 
Le 6 mars 2025, vers 7h du matin, tout bascule pour Seynabou Sy. Alors qu’elle nettoie le trottoir devant sa boutique, laissée entrouverte, un inconnu s’y introduit furtivement. Quelques minutes plus tard, près de sept millions de francs CFA, un Samsung A04, et des pièces personnelles ont disparu. Le réflexe est immédiat : elle alerte la sécurité de la gare.
 
Les images de vidéosurveillance obtenues dans une boutique voisine révèlent une silhouette dissimulant un objet dans un foulard. Une scène intrigante. Plus troublant encore, l’individu aurait été aperçu discutant avec deux autres hommes quelques instants avant. L’un d’eux est identifié par la victime : Ibrahima Diallo, ex-employé d’un commerce voisin, déjà licencié pour vol présumé. Son nom est tout de suite associé au larcin.
 
 Une traque, une interpellation, puis… le flou
 
Diallo disparaît aussitôt après le vol. Ce n’est que le 31 mai, soit près de deux mois plus tard, qu’il est retrouvé à la gare et arrêté par les policiers de Pikine. Guinéen, né en 2000, marié et père de deux enfants, il vit de petits boulots et dort chez des connaissances. En garde à vue, il nie toute implication.
 
Il admet être visible sur les images, mais affirme n’avoir fait que saluer un ancien collègue ce matin-là. Il ne reconnaît pas l’homme qui commet le vol, prétend n’avoir jamais donné d’instruction et soutient qu’il devait voyager vers la Guinée le jour des faits. Pas un franc volé n’a été retrouvé sur lui.
 
 Devant le juge : parole contre flou
 
Traduit devant le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, Ibrahima Diallo est poursuivi pour vol en réunion avec des personnes non identifiées. À la barre, Seynabou Sy reste formelle : elle l’a reconnu sur les vidéos, vêtu d’un boubou vert à capuche, donnant des ordres à l’auteur du vol. Elle rappelle qu’il connaissait parfaitement les lieux, pour y avoir travaillé.
 
Mais l’avocat de la défense démonte les charges : aucun élément matériel, pas de preuve directe, des images floues, une enquête lacunaire (les réquisitions à Orange et Wave n’ont jamais été exploitées). Il dénonce une présomption de culpabilité fondée sur un simple visage dans une vidéo, et insiste sur le fait que la gare est un lieu d’interactions sociales fréquentes.
  
Le juge, après délibération, estime que les éléments à charge sont insuffisants pour établir la culpabilité de Diallo. Il prononce la relaxe pure et simple du prévenu, mettant fin à quatre mois d’incertitude et de soupçon pour ce dernier.


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