Le rapport médical ne lui a pas ouvert les portes de la liberté. Incarcéré depuis février dans le cadre de l’enquête sur les 125 milliards de francs CFA, Farba Ngom a vu son état de santé jugé « incompatible avec la détention » par un cardiologue requis par le juge du premier cabinet du Pool judiciaire financier. Mais le même médecin précise que le pronostic vital de l’ancien député et maire des Agnam « n’est pas engagé ».
Cette conclusion, à double lecture, a aussitôt été exploitée par les avocats du responsable de l’APR qui ont introduit une demande de liberté provisoire. Pour l’heure, le sort de leur client reste suspendu à la décision du juge.
Un avis médical ne fait pas loi, rappelle pourtant l’ancien magistrat Ousmane Kane. « Le rapport d’expertise est un avis technique qui ne lie pas le juge, quelle que soit la matière », avertit-il dans les colonnes de L’Observateur.
Même en cas de risque vital, précise-t-il, le magistrat peut ordonner une contre-expertise, voire une troisième, si les avis divergent. Et dans tous les cas, « le dernier mot lui revient, quelles que soient les conclusions des experts ».
Ainsi, malgré une expertise médicale partiellement en sa faveur, Farba Ngom pourrait encore passer de longues semaines derrière les barreaux.