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La critique désormais sous surveillance policière ! (Par Ibrahima THIAM)

La critique désormais sous surveillance policière ! (Par Ibrahima THIAM)

Je n’écris pas pour défendre des propos, mais pour défendre un principe. Car ce qui est en cause dépasse largement le cas de Moustapha Diakhaté. Ce qui est en jeu, cest un droit fondamental : celui, pour chaque citoyen, de sexprimer librement  y compris de manière excessive  sans être traité en délinquant.
 
Nous vivons une nouvelle gouvernance où la parole critique, loin d’être accueillie comme moteur du débat démocratique, devient un motif de convocation policière. Moustapha Diakhaté a exprimé une opinion. On peut la contester, la discuter, sen offusquer même. Mais le régime, lui, a choisi dy répondre non par des arguments, mais par lactivation des leviers sécuritaires. Comme si, désormais, toute contradiction devait passer par un bureau de la DIC.
Cest une dérive inacceptable.
 
Je refuse quon installe dans ce pays un climat de peur intellectuelle où le désaccord devient suspect, et la pensée divergente, dangereuse. Je refuse que la critique soit étouffée sous le poids des convocations. Je refuse cette lente glissade vers une démocratie sous surveillance.
 
Le Sénégal sest bâti dans le tumulte des idées, dans la parole libre, dans le choc des convictions. Nous avons été, nous devons rester, une société de débats — et non de silences forcés. Lopposition, les journalistes, les chroniqueurs, les intellectuels, les citoyens engagés doivent pouvoir parler sans redouter de représailles. Cest cela, la démocratie. Et cest cela quil nous faut défendre, avec détermination.
 
On peut contester les excès de langage. Mais on combat les idées avec des idées, pas avec des procédures. Pas avec la peur. Pas avec lintimidation institutionnalisée.
 
Il faut dire stop. Car à ce rythme, ce ne sera plus seulement la critique quon convoquera, mais la pensée tout entière. Et ce jour-là, ce ne sera plus une démocratie.
 
Jaffirme ici, avec gravité et clarté : le Sénégal ne doit pas devenir une République où lon règle les désaccords à coups de convocations. Il doit rester un pays où la parole est un droit, non un risque.
 
Nous dénonçons fermement cette judiciarisation rampante du débat public sous le nouveau regime. Mais nous restons debout. Car au-delà des alternances et des dérives, le Sénégal continuera d’être un espace de liberté. Et nous veillerons inlassablement à ce que la liberté dexpression ne soit jamais bâillonnée.
 
Cest une ligne rouge. Et nous ne la laisserons pas être franchie.
 
 
Ibrahima Thiam
Président du parti ACT


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