L’ancien président sénégalais Macky Sall, bien qu’éloigné du pouvoir, n’a rien perdu de sa verve sur les questions énergétiques. Ce mardi, lors d’une session de la « Mission 300 » tenue à Marrakech, il s’est de nouveau insurgé contre la politique d’arrêt des financements internationaux dans le domaine du gaz naturel, un choix qu’il qualifie sans détour d’« absurdité ».
« Arrêter le financement du gaz pour les pays africains est une absurdité », a martelé l’ex-chef de l’État, fidèle à la ligne qu’il défendait déjà lorsqu’il était au pouvoir. Pour Macky Sall, les ressources fossiles comme le gaz constituent encore un levier incontournable pour l’électrification de l’Afrique, dans un contexte où la transition énergétique mondiale semble parfois ignorer les réalités spécifiques du continent.
S’exprimant devant un parterre d’experts, de responsables politiques et d’acteurs du développement, Macky Sall a dénoncé une approche dogmatique de la transition énergétique imposée par les pays industrialisés. Selon lui, elle menace les efforts de développement de nombreux États africains. « Comment peut-on demander à un continent où 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité de tourner le dos à ses propres ressources ? », a-t-il lancé, visiblement indigné.
En dépit des critiques des ONG environnementales, Macky Sall persiste : « Ce que nous demandons, c’est du pragmatisme, pas de l’idéologie ». Un message clair, adressé à ceux qui, selon lui, « imposent une transition à deux vitesses, en oubliant les urgences africaines ».